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Depuis toujours ou presque

Fabrice Hergott

EVA & ADELE appartiennent au monde de l’art depuis toujours ou presque. la premièe fois que je les ai rencontrées, c’était au début des années 1990 au Centre Pompidou. Mais je crois les avoir vues la toute premièe fois un peu plus tôt, dans un vernissage en allemagne, et trè souvent depuis. Il était difficile de ne pas les remarquer. Tout de suite, j’ai aimé qu’elles soient si différentes des autres et si semblables àelles-mêmes, rayonnantes, heureuses d’être ce qu’elles sont. Toujours les mêmes, toujours dans une

autre tenue. Sans sourciller, elles se confrontent aux regards. Elles répondent àl’étonnement par un immense et double sourire, parfois par un éclat de rire. Si l’expression de la joie de vivre est la plus belle des politesses, elles sont toutes les deux supérieurement polies, idéalement bien élevées. Il faudrait les citer en exemple pour l’éducation des familles. leur différence est l’expression de leur tolérance, leur présence celle de leur liberté. avec l’éclat et la perfection de leur ressemblance, elles accomplissent une des plus belles et profondes performances d’artistes jamais réalisées. Elles ne le reconnaîtront pas, mais nous savons tous que le monde de l’art leur appartient depuis toujours ou presque.